Qu’est-ce qu’un antioxydant ?
Un antioxydant est une molécule capable de neutraliser les espèces réactives de l’oxygène (radicaux libres) avant qu’elles n’endommagent nos cellules. Dans le cacao, les acteurs – et donc la base du concept de Chocolat antioxydant – sont surtout les flavanols (catéchine, épicatéchine, procyanidines) et autres polyphénols.
Ces composés présentent une activité antioxydante marquée in vitro, qui a été quantifiée à l’aide de l’indice ORAC (Oxygen Radical Absorbance Capacity)¹. Mis au point dans les laboratoires du ministère américain de l’Agriculture (USDA), l’indice Orac a fournit un référentiel pour comparer la capacité de différents aliments comme le cacao à piéger les radicaux libres en conditions expérimentales.
Cependant il est important de noter que ce test n’est officiellement plus reconnu par l’USDA comme référence officielle pour l’étiquetage ou les allégations santé, car les conditions expérimentales de mesure semblaient trop lointaine des conditions réelles. Néanmoins, il permet de donner une première base intéressante de connaissance sur la teneur en antioxydant du cacao.
Le cacao, un concentré polyphénolique
- Des chercheurs de l’Université Cornell ont montré qu’une tasse de cacao contient deux fois plus d’antioxydants que le vin rouge et jusqu’à trois fois plus que le thé vert. ¹
- Selon la dernière version mise en ligne, les valeurs ORAC peuvent dépasser 55 000 µmol TE/100 g pour la poudre de cacao cru.
- Les flavanols dont ceux de cacaco améliorent la vasodilatation et la microcirculation, ce qui explique les bénéfices cardiovasculaires observés dans plusieurs études cliniques récentes.2 . L’EFSA a d’ailleurs autorisé en Europe la mention santé : « 200 mg de flavanols de cacao/jour contribuent au maintien d’une vasodilatation normale ».
Ces chiffres justifient l’appellation « Chocolat antioxydant » dans la presse… mais un test in vitro ne garantit pas forcément la même efficacité dans le corps humain.²

Des limites au chocolat antioxydant
Déjà soulignons un problème majeur : tous les chocolats ne se valent pas :
- L’alcali-traitement (« dutched ») peut diviser la teneur en flavanols par 10. En effet quand on transforme des fèves de cacao en Chocolat antioxydant, on peut choisir de ne pas alcaliniser (procédé « naturel ») ou de soumettre la pâte ou le tourteau à une solution basique (potassium ou carbonate de sodium) à 60 – 120 °C sous pression : c’est l’alcalinisation. Ce traitement améliore la solubilité et assombrit la couleur, mais il sacrifie une grande partie des molécules antioxydantes.
- Le chocolat est souvent associé à du sucre qui est à l’opposé de l’antioxydant !
Et si votre chocolat remplit tous les critères, notez qu’il faudrait une dose efficace de 200 mg de flavanols/jour soit 40–50 g d’un chocolat noir > 85 % (estimation moyenne). Il faudrait donc consommer presque la moitié d’une tablette pour avoir des bénéfices. Ce qui apporterait trop de matière grasse et de graisses à l’organisme et ce n’est pas forcément ce qu’on recommande.
Conclusion : chocolat antioxydant : mythe ou réalité ?
Le Chocolat antioxydant n’est pas une légende : des doses adéquates de flavanols améliorent clairement la fonction endothéliale et pourraient réduire la mortalité cardiovasculaire. Toutefois, l’effet antioxydant direct dans l’organisme est modeste, et la majorité des tablettes ordinaires n’atteint pas le seuil actif. Il faudrait une consommation trop élévé de cacao pour bénéficier de ces bienfaits.
Pour cependant avoir les bénéfices vous pouvez miser sur des compléments alimentaires au chocolat antioxydant !
1 – Lee KW, Kim YJ, Lee HJ, Lee CY. Cocoa has more phenolic phytochemicals and a higher antioxidant capacity than teas and red wine. J Agric Food Chem. 2003 Dec 3;51(25):7292-5. doi: 10.1021/jf0344385. PMID: 14640573. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/14640573/
2- https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC11992872/ Richardson S, Marshall J, Rendeiro C. The role of cocoa flavanols in modulating peripheral and cerebral microvascular function in healthy individuals and populations at-risk of cardiovascular disease: a systematic review. Nutr J. 2025 Apr 11;24(1):57. doi: 10.1186/s12937-025-01121-9. PMID: 40217225; PMCID: PMC11992872.